C’est presque le prolongement de notre bras pour beaucoup d’entre nous : le téléphone est devenu un objet indispensable au quotidien voire “tendance”… Derrière les lancements de nouveaux modèles toujours plus “désirables” et technologiques se cache pourtant une réalité beaucoup moins glamour : son impact écologique. Dans cet article, nous explorons en profondeur le coût social et environnemental induit par l'achat d'un smartphone neuf.
La fabrication du smartphone, c'est 75% de son impact !
Selon une étude de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME), les 3/4 de l’impact environnemental d’un smartphone est lié à sa production.
Fabriquer un seul téléphone portable neuf équivaut à la consommation de :
- 🔥 87 kg CO2eq (CO2 et autres gaz à effet de serre - GES)
- 🪨 283 kg de matières premières
- 💧 83 800 litres d’eau
De l'extraction des métaux précieux nécessaires à sa fabrication à l'assemblage final, chaque étape de la production génère une quantité considérable de déchets et de pollution. On estime qu’un smartphone neuf fait l’équivalent de 4 fois le tour du monde avant d’arriver dans nos mains.
L’extraction des ressources
Notre smartphone ne pèse en moyenne que 200 grammes et pourtant, sa fabrication nécessite l’extraction de plus 80 kg de matières premières (soit 400 fois son poids).
Pour bien comprendre de quoi on parle, un smartphone est fabriqué à partir de 70 matériaux et 50 métaux selon la répartition suivante :
- 55% de métaux précieux (comme l’or ou l’argent et rares, comme le tantale),
- 35% de plastiques,
- 10% de verre et céramique.
C’est principalement à cause des métaux et des procédés d’extraction des minerais desquels ils sont issus que l’empreinte environnementale de nos smartphones est importante. Toujours d’après l’ADEME, 1 tonne de métaux rares extraits en Chine induit 1 tonne de déchets radioactifs et l’acidification de plus de 75 000 m3 d’eau…
Cela pourrait s’arrêter là mais ces minerais passent par environ 200 étapes avant d’être transformés en composants électroniques. Ces transformations entrainent une pollution aux phtalates, solvants chlorés et métaux lourds dans les eaux de rejet.
L'extraction de minerais tels que le lithium, le cobalt et le cuivre pour la fabrication des batteries est également préoccupante. Non seulement elle entraîne la destruction d'écosystèmes fragiles mais elle est également souvent associée à des pratiques minières irresponsables, mettant en danger la vie des travailleurs et des communautés locales.
D’après l’UNICEF, plus de 40 000 enfants travailleraient en République Démocratique du Congo, dans les mines de cobalt et de coltan (pour faire des batteries et des condensateurs).
L’impact social d’un téléphone ne s’arrête pas là, puisqu’au Chili, en Argentine ou encore en Bolivie, la production de lithium (pour les batteries) nécessite beaucoup d’eau et provoque des conflits d’usage graves avec les populations locales.
L’utilisation
La consommation d'énergie, liée à la recharge de notre téléphone portable a également un impact.
D’après l’Ademe, l’utilisation du smartphone ne serait responsable que de 1,7 % des émissions CO2 du produit, soit 533 g CO2e. Un chiffre faible est parce que le mix électrique français est notablement décarboné (c’est à dire issu de production sans émissions significatives de gaz à effet de serre à travers à une énergie primaire non fossile).
Toutefois, ces calculs ne prennent pas en compte le bilan carbone des réseaux de télécommunication et des serveurs informatiques qui y sont liés. En effet, visionner une vidéo ou surfer sur internet en 4G est une activité énergivore.
La gestion des déchets électroniques
En France, on change en moyenne de téléphone tous les trois ans. La gestion des déchets électroniques est donc un défi majeur. Avec des millions de smartphones jetés chaque année partout dans le monde, la question de leur élimination responsable est devenue une priorité environnementale urgente.
Nous l’avons vu précédemment, les minerais ne sont pas intégrés bruts dans nos smartphones. Présents en très petite quantité, ils sont souvent assemblés sous la forme d’alliages complexes qui rendent le recyclage délicat car les matériaux sont alors indifférenciables.
Seule une vingtaine de matériaux sont aujourd’hui recyclables et donc recyclés parmi les 70 présents dans nos smartphones !
Malheureusement, dans certains pays, le reste des composants finissent dans des décharges ou sont brûlés et leurs substances toxiques (arsenic, mercure, etc.) contaminent les sols et les eaux souterraines.
Ok mais alors quelles sont les solutions ?
Je prolonge la durée de vie de mon appareil :
- Si il est cassé ou qu’une pièce est défectueuse, je l’apporte chez un réparateur. Pour trouver les adresses les plus proches de chez nous, vous pouvez utiliser l’annuaire de l’ADEME que nous hébergeons directement sur notre site Combak.co.
- Je résiste à la tentation du smartphone toujours “plus grand” et “plus performant” (en France, 62 % des smartphones sont renouvelés bien qu’encore fonctionnels).
Si mon téléphone n’est pas réparable :
- Je privilégie l’achat d’occasion ou reconditionné.
- J’achète un modèle en phase avec mes besoins.
- Je me tourne vers un modèle réparable comme un Fairphone par exemple. Pour cela, l’indice de réparabilité est un très bon indicateur.
- J’achète chez un revendeur éco-responsable. Pour les trouver et comparer les offres, je peux utiliser combak.co 😉
- Je donne, revends ou recycle mon ancien appareil. Proposer une solution de reprise rémunérée ou non en vue d’un recyclage est désormais une obligation légale des revendeurs. Renseignez-vous !
- Je prends soin de mon nouveau meilleur ami en utilisant une coque (de seconde main bien sûr) et des connectiques du fabricant d’origine pour prolonger la durée de vie de la batterie.
Conclusion
En conclusion, l'achat d'un smartphone n'est pas seulement une décision financière, c’est aussi une décision environnementale. En optant pour des alternatives plus durables, telles que les smartphones d'occasion ou reconditionnés, vous contribuez à la préservation de l'environnement, à la "circularisation" des biens, aux emplois locaux que génèrent l’économie circulaire (car, pour un smartphone neuf, pas grand chose n’est fait en France) et à la réduction des déchets électroniques.
Sources :