Le bilan carbone, c'est un peu comme un bulletin de notes. Sauf qu'ici, on ne parle pas de maths ou de français, mais de dioxyde de carbone (CO2) et de gaz à effet de serre (GES). C'est un outil crucial qui permet de mesurer les émissions de GES générées par une entreprise, une activité, un produit, ou même un individu. Et comme pour toute évaluation, l'objectif est de comprendre ce qui va bien et ce qui ne va pas, pour pouvoir s'améliorer. 🗺️
Pourquoi est-ce si important ?
Le concept de bilan carbone a été popularisé par l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) en France, mais il s'est depuis largement répandu à travers le monde. Il est devenu un indicateur clé dans les stratégies de durabilité, utilisé par les entreprises, les collectivités, et même les gouvernements pour mesurer et réduire leur impact sur le climat.
Le changement climatique est principalement causé par l'augmentation des GES dans l'atmosphère. Ces gaz, comme le CO2, le méthane (CH4) ou encore le protoxyde d'azote (N2O), “retiennent” la chaleur sur Terre et contribuent ainsi au réchauffement global. En quantifiant ces émissions, le bilan carbone permet d'identifier les sources principales de pollution et de mettre en place des actions correctives. C'est un peu comme faire un régime : il faut savoir ce qu'on mange avant de pouvoir réduire les calories.
Depuis 2010, plusieurs entités ont même l’obligation de réaliser régulièrement un Bilan carbone :
- Les personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés (et 250 en outre-mer).
- Les collectivités de plus de 50 000 habitants
- Les établissements publics de plus de 250 agents.
- Les services de l’Etat.
Comment calcule-t-on un bilan carbone ?
Le bilan carbone se divise en trois grandes catégories, ou scopes, pour les initiés :
- Scope 1 : ce sont les émissions directes, celles que vous pouvez presque toucher du doigt. Par exemple, les émissions des véhicules de l'entreprise ou celles liées à la combustion de carburants sur site. C'est la pollution "made in maison".
- Scope 2 : les émissions indirectes associées à la consommation d'énergie. Même si vous ne brûlez pas directement du charbon, votre électricité vient peut-être d'une centrale à charbon. Ces émissions comptent donc aussi.
- Scope 3 : là, on parle des autres émissions indirectes. Ce sont les émissions tout au long de la chaîne d'approvisionnement, du transport des matières premières au traitement des déchets. Par exemple, pour un jean, ce serait tout, depuis la culture du coton au Bangladesh jusqu'à son recyclage en Europe.
L'importance du Scope 3
Le Scope 3 est souvent le plus difficile à évaluer et des fois comptabilisé deux fois (c’est ce qu’on appelle la double comptabilité et l’éternel débat de qui est responsable de quoi), mais il représente généralement la majorité des émissions d'une entreprise.
C'est un peu comme cette pile de courrier que vous n'avez jamais ouverte : ça peut être effrayant, mais c'est essentiel à comprendre. Pour une entreprise de textile, cela inclut les émissions liées à la production du coton, au transport des vêtements, et même à leur lavage par les consommateurs. L'idée c'est qu'une fois qu'on sait où sont les problèmes, on peut travailler à les résoudre, par exemple en choisissant des fournisseurs plus éco-responsables ou en optimisant les transports.
Un exemple concret : le secteur du transport
Prenons l'exemple d'une entreprise de livraison. Le bilan carbone pourrait révéler que la majorité des émissions provient des camions. Pour réduire cet impact, l'entreprise pourrait passer à des véhicules électriques, optimiser les itinéraires pour réduire les distances parcourues, optimiser les chargements ou même envisager des livraisons à vélo dans les centres-villes. C'est comme quand vous essayez de faire vos courses une seule fois par semaine au lieu de tous les jours, sauf qu'ici, vous économisez du CO2 au lieu du carburant.
Pourquoi faire un bilan carbone ?
Se lancer dans un bilan carbone, c'est un peu comme décider de faire du sport. Ce n'est pas toujours facile au début, mais les bénéfices sont énormes. Prenons l’exemple des entreprises :
- Réduction des coûts : en identifiant les gaspillages énergétiques, les entreprises peuvent économiser de l'argent. Moins de dépenses sur l'énergie, plus de budget pour les machines à café.
- Amélioration de la réputation : les entreprises qui prennent le changement climatique au sérieux renforcent leur image de marque auprès des consommateurs soucieux de l'environnement. Et oui, être écolo, c'est cool !
- Conformité réglementaire : dans de nombreux pays, les entreprises doivent désormais rendre compte de leurs émissions de GES. Un bilan carbone est donc essentiel pour rester en règle.
- Préparation à l'avenir : en comprenant et en réduisant leurs émissions, les entreprises se préparent aux futurs défis, comme la hausse des prix de l'énergie ou de nouvelles régulations. Mieux vaut prévenir que guérir, comme on dit.
Les limites du bilan carbone
Le bilan carbone est un outil essentiel pour mesurer l'empreinte écologique des individus, des entreprises et des nations. Il permet d'évaluer la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise, directement ou indirectement, par une activité donnée. Cependant, bien qu'il soit largement utilisé et indispensable pour comprendre notre impact environnemental, le bilan carbone présente une limite importante : il met l'accent sur les émissions de CO2 et d'autres GES, ce qui peut conduire à négliger d'autres impacts environnementaux tout aussi cruciaux, comme l'effondrement de la biodiversité, l'épuisement des ressources en eau, ou la pollution des sols et de l'air.
Ce focus unidimensionnel peut simplifier à l'extrême la complexité des interactions environnementales.
💡 À retenir : si le bilan carbone est un bon point de départ, il est essentiel d'adopter une vision plus holistique de l'impact environnemental. Par exemple, l'empreinte eau d'un produit peut être tout aussi importante que son empreinte carbone.
Conclusion
Finalement le bilan carbone c’est de la compta et surtout, c’est un super outil pour mieux comprendre notre impact sur l’environnement et mieux appréhender les ordres de grandeur. De cette manière on peut prendre des décisions éclairées pour réduire notre empreinte.
Alors, si ça vous intéresse vous pouvez parcourir notre article sur comment calculer son bilan carbone en tant qu’individu ou vous rendre directement sur le calculateur carbone de l’ADEME que nous hébergeons sur notre site. 🪃